Ia orana à tous et toutes,

Comme je vous le disais dans mon dernier post, le mois de juillet évoque à Tahiti, sans ambiguïté la fête et la célébration de la culture polynésienne. Appelées aujourd'hui Heiva (fête), autrefois Tiurai (juillet en tahitien), ces festivités permettent à tous, Tahitiens, «Demis», Chinois ou Popa'a (Occidentaux) de découvrir ou de redécouvrir la culture d'une région grande comme l'Europe. Des danses, des chants, des reconstitutions historiques, et des concours sportifs sont organisés pendant plusieurs semaines dans une ambiance de joie partagée. C'est une manifestation incontournable si l'on souhaite avoir un avant goût de la culture polynésienne, telle qu'elle est à l'heure actuelle, et telle qu'elle existe depuis maintenant plus d'un siècle. 

Le Heiva attire un public aussi nombreux que varié car il allie des manifestations culturelles, des compétitions sportives et des réjouissances populaires.

Pour les compétitions sportives, il y a, bien entendu, les courses de pirogue dans la rade de Papeete. Des courses exceptionnelles, d'une part par la mobilisation massive de rameurs et de rameuses et d'autre part, par la lutte acharnée qu'ils engagent. C'est aussi une occasion unique pour voir des pirogues doubles de seize rameurs filer sur le lagon, ou encore, pour assister à une des rares régates de pirogues à voile. D'autres sports traditionnels polynésiens sont à l'honneur lors des manifestations du Heiva à commencer par les concours de lancer de javelots. Le but à atteindre est une noix de coco, fixée à 9,50 mètres de hauteur ; les concurrents étant placés à une distance de 20 mètres du poteau. Les spécialistes dans ce domaine viennent la plupart du temps des Tuamotu ou des Marquises, chacun faisant preuve d'une dextérité et d'une technique remarquable, pour propulser leur javelot, déjouer les facéties du vent, et surtout percer la noix de coco. Les javelots utilisés mesurent de deux à quatre mètres de long et sont taillés dans un arbre local appelé « Purau ». Il existe des concours individuels et des concours par équipe. La course des porteurs de fruits est une autre compétition du Heiva. Les coureurs portent de trente à cinquante kilos de fruit sur des distances de près de deux kilomètres. Certes, le premier arrivé est le gagnant de la course, mais, pour le jury, la tenue du coureur et son habilité, sont au moins aussi importantes que le résultat final. Le lever de pierre est aussi très apprécié du public. C'est une très ancienne tradition des Australes et notamment de l'île de Rurutu. En général, la pierre de forme ovale pèse de 80 à 100 kilos. Autrefois, elle était enduite de monoï, ce qui compliquait la tâche des guerriers et des chefs qui s'affrontaient ainsi pour savoir qui était le plus fort. Cependant, là aussi, la technique compte énormément dans la pratique du lever de pierre. Chaque concurrent a droit à trois tentatives pour hisser la pierre sur ses épaules en un minimum de temps.

 

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vaa_epreuve_vahineLes courses de pirogues(va'a roto) qui se déroulent dans la rade de Papeete et en haute mer. Près d’un millier d’athlètes y participent et offrent aux spectateurs de véritables démonstrations de force. Gestion de la houle, du vent… et de la pirogue, qui selon les modèles peut peser jusqu’à 200 kg, les participants suivent un entraînement toute l’année qui voit son aboutissement entre autres dans ces quelques jours de compétition.

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Le concours de javelot (patia fa et patia ai) : cette épreuve ancestrale est devenue un véritable sport d'adresse à l'iniative essentiellement des "paumotu", plus particulièrement les habitants de Anaa qui excellent dans cette discipline.

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Le concours de lever de pierre (amora'a ofai) : cette épreuve consiste à soulever une pirre le plus rapdement possible du sol à l'épaule puis de la stabilider. Les concurrents sont répartis en six catégories de poids et il existe une épreuve féminine (avec un poid d'environ 60 kg).

COURSE PORTEUR DE FRUITS

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Les courses des porteurs de fruits (timau ra'au). Ces courses consistent à transporter une charge de produits agricoles (fruits ou tubercules) d'un poids déterminé, sur un parcours défini en fonction de la catégorie et du sexe.

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Le grimer de cocotier : cette activité trouve son origine aux îles sous le vent et aux Tuamotu. Elle avait pour but de ramasser les cocos verts ou simplement de "décocoter" un arbre. Dans le cadre du heiva, cette pratique s'est transformée en véritable épreuve sportive où l'agilité et la vélocité des concurrents font merveille.

 

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CONCOURS COPRAH

Le ramassage des cocos : cette activité rajoutée au heiva en 2011, s'inspire des pratiques quotidiennes des agriculteurs, rammasseurs de coprah. Il s'agit de rassembler les cocos dans un espace restreint. Pour compliquer la tâche des participants, un demi-fût est disposé à une quinzaine de mètres. Chaque concurrent dispose d'un tas de cocos, il doit les lancer à l'aide d'une pique à l'intérieur du fût.

Le débourrage des cocos (ora ha'ari) : chaque concurrent doit "débourrer" un tas de noix de cocos à l'aide d'un pieu en bois fiché dans le sol et nettoyer les alentours. L'épreuve est chronométrée, celui qui a terminé le premier est déclaré vainqueur.

Le concours de coprah (pa'aro ha'ari) : cette épreuve consite à ouvrir, en un minimum de temps, des noix de cocos entières, à en extraire la pulpe, à la les stocker dans le sac prévu à cet effet et à nettoyer l'emplacement.

Voilà, maintenant, vous avez un aperçu du heiva des sports traditionnels du fenua. Avant de terminer ce post, je tiens à signaler que pour rédiger ce post, je me suis largement inspirée de "l'Adcédaire du fenua" et  du Tu"aro Ma'ohi" de Alain Martre. Certaines photos sont extraites d'Internet, quant aux miennes, elles datent de trois, deux ou un an puisque cette année, je ne verrai pas le heiva des sports traditionnels.

A bientôt

Nana